L'école de Palo Alo

Une approche systémique et relationnelle

L’apport majeur de L’école de Palo Alto est d’appréhender les problématiques humaines par le prisme d’une vision systémique et relationnelle. Elle pose fondamentalement l’hypothèse du primat de la relation dans les comportements humains, et non du seul psychisme de la personne.

Systémique : l’être l’humain ne peut être séparé du contexte culturel et relationnel dans lequel il évolue. L’individu est un élément d’un système dans lequel il est plongé : un couple, une famille, sa société, son entreprise, etc. Dès lors, on peut considérer qu’un individu confronté à un problème n’est pas un être « perturbé » en soi, mais un élément d’un système perturbant et perturbé. C’est dans l’analyse des relations entre l’individu et son environnement que se trouvera alors la clé de résolution d’un problème, car on peut considérer que tout problème émerge d’une relation, d’un rapport entre un individu et les partis prenantes d’un système. Lorsqu’une demande de changement survient dans le cadre d’une situation dysfonctionnelle, ce n’est pas sur l’individu seul qu’il convient d’agir, mais sur ses relations avec son environnement, et le système dans lequel il est impliqué.

Relationnelle : on le voit, si le problème est dans l’interaction, la solution le sera également. L’interaction, c’est la relation. C’est dans la relation que se nouent et se dénouent les sujets générant de la souffrance ou du conflit.

De ces deux postulats fondateurs, émergent une vision nouvelle. Avec l’abandon de la seule approche intrapsychique de l’humain s’ouvrent des perspectives différentes. L’analyse du passé de la personne est abandonnée, pour une lecture par l’ici et du maintenant, même si on ne se privera pas de comprendre les apprentissages faits par une personne, et qui constituent sa « vision du monde ».

Puisque l’interaction devient l’unité d’analyse d’une situation donnée, la compréhension du contexte dans lequel évolue une personne est au centre de l’approche. Et pour comprendre ce contexte, l’étude de la communication sera au centre de la vision. Par communication, on s’intéressera bien entendu à l’échange, mais en réalité, tout comportement humain a une valeur communicative.

Les implications sont alors vertigineuses : la normalité et l’anormalité deviennent des mythes, des constructions humaines, dépendant des normes et des valeurs de chaque société. La réalité de chacun est bien notre construction propre, issue de nos apprentissages et de notre immersion dans nos mondes sociaux.

La place exceptionnelle prise par l’école de Palo Alto dans le paysage des techniques d’intervention et de changement est due à une double richesse : un apport théorique fort, et des applications pratiques opératoires et efficaces.

A l’origine, l’application première du champ de l’école de Palo Alto est la thérapie. Une personne en souffrance est une personne à la recherche d’un changement. C’est logiquement, à travers cette réflexion sur le changement, que le champ d’application de ce courant de pensée s’est largement répandu au monde du travail et des organisations. Parce que les organisations sont des systèmes ouverts, traversés par des réseaux de communication qui les définissent, les structurent, et favorisent ou empêchent leur évolution; parce que les organisations sont des lieux de relations, donc potentiellement des lieux de conflictualité, où peuvent se cristalliser des problèmes liés à des enjeux relationnels, elles sont un champ d’application légitime de l’approche systémique de l’École de Palo Alto.

 

Share This